Toucher les gens
Demandez à Camillo Zacchia, Ph.D., comment il se perçoit et il vous répondra «Je suis un gars ordinaire». En réalité, il est tout sauf cela. Le chef professionnel en psychologie du Douglas est un psychologue aguerri et un conteur exceptionnel qui fait passer le message qu'il est possible de traiter la maladie mentale et que la stigmatisation est inacceptable. Et il touche de plus en plus de gens.
Rejoindre les usagers du métro
Camillo – ou «Cam», comme on l'appelle souvent, – a toujours eu envie d’écrire. Il a donc été ravi lorsqu’on lui a demandé, l'année dernière, de rédiger une chronique bimensuelle sur la psychologie et la nature humaine dans le Journal Métro. Cette publication est distribuée gratuitement aux usagers du métro et lue chaque semaine par des milliers de Montréalais ordinaires – exactement l'auditoire qu’il veut rejoindre. Cam rédige ces billets au nom de l'Hôpital Douglas. «Les chroniques sont une méthode efficace de renseigner le public et de contrer certains des mythes qui entourent la maladie mentale, dit-il. Par exemple, certaines personnes croient encore que la schizophrénie est causée par une fonction parentale déficiente, ou qu'une crise de panique est signe d'aliénation mentale. Ces convictions sont source de honte et empêchent souvent les gens de chercher de l'aide.» Bien que la chronique de Cam soit actuellement publiée exclusivement dans le Journal Métro, il espère un jour atteindre un auditoire plus large.
La notion d’asile persiste
«D'autres mythes ont la vie dure, poursuit-il. Malgré d’énormes avancées, notamment au cours des cinquante dernières années, bien des gens perçoivent toujours les hôpitaux psychiatriques comme des asiles où les malades mentaux peuvent être enfermés durant de longues années. «Au cours des dernières années, l'Hôpital Douglas a fait d'importantes percées auprès des médias et de la communauté, diffusant le message que nous ne sommes pas un asile, mais bien un centre d'expertise où les gens peuvent trouver des traitements efficaces. «Au début de ma carrière, bon nombre de mes patients évitaient de mentionner à quiconque leurs rendez-vous à l'Hôpital Douglas. Il a fallu que beaucoup de personnes travaillent d'arrache-pied pour en arriver au changement de cap actuel.» Cam collabore étroitement avec l’équipe du Service des communications et affaires publiques du Douglas, répondant souvent aux questions des journalistes et participant à des émissions de télévision et de radio. C'est également un conférencier très en demande, tant pour des colloques que pour des soirées publiques d'information.
Le bon choix
Adolescent, Cam savait déjà qu’il souhaitait travailler en santé mentale. «À seize ans, je me souviens avoir déclaré à ma copine de l'époque que je serais psychologue dans sept ans. J'aimais déjà discuter avec les gens de leur point de vue sur la vie et les questions existentielles. Je sentais que j’étais fait pour devenir psychologue.»
La vie de famille: une priorité
Cam a grandi à Montréal dans un milieu modeste – le troisième fils d'immigrants italiens. Son père lui a appris l’importance de l'éducation, du travail assidu et d'une perspective équilibrée. «Même si je ne m'en rendais pas compte lorsque j'étais enfant, mon père était un homme très sage. Bien que sans instruction et ayant péniblement survécu à un camp d'internement durant la Deuxième Guerre mondiale, il m'a appris à ne pas me laisser troubler ou décourager par les aléas de la vie.» Aujourd'hui, Cam est un mari attentif et père de quatre enfants adoptés – dont il est extrêmement fier –, et il aime pratiquer le cyclisme et le golf dans ses temps libres. En dépit d’un horaire très chargé, il s'assure que chacun de ses enfants bénéficie périodiquement de «temps personnel» avec lui. «Il y en a un qui veut aller à la piste de go-kart; un autre, au cinéma. Pour autant qu'on le fasse ensemble, et que je puisse me glisser sur le siège, cela me convient parfaitement.» «Je conseille à mes patients d'équilibrer la vie de famille, le travail et le jeu, et j'essaie d'être un bon modèle.» Pas de problème, il y arrive très bien.
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