Les patients sortaient et promettaient
de revenir
Le personnel de l’Hôpital s’efforçait
d’accorder aux patients autant de liberté que
possible. En 1898, le surintendant médical écrivait: « Le
privilège de circuler sans escorte sur le terrain a été accordé à bon
nombre de patients, et quelques-uns ont été autorisés à se
rendre seuls en ville. Ces faveurs ont été accordées
sur une simple promesse de ne pas quitter le terrain ou de
revenir à l’Hôpital avant une certaine heure,
condition qui n’a été transgressée
qu’à quatre occasions. Mieux vaut courir le risque
d’une évasion occasionnelle que de restreindre
la liberté des patients. Le sentiment qu’on leur
fait confiance est immensément bénéfique à la
plupart d’entre eux et, dans bien des cas qui semblaient
peu prometteurs, le début de la guérison peut être
directement retracé à l’acceptation de
leur parole d’honneur. »
Taux de congé de 52,75% entre 1890 et 1900
En 1900, le surintendant médical écrivait : « Au
cours des dix dernières années, 40 pour cent
des personnes admises à l’Hôpital pour
des traitements en ont reçu leur congé, sont
guéries et prêtes à reprendre leur place
dans le combat de la vie. [D’autres]… bien que
non entièrement rétablies, ont pu retrouver
leur place dans leur cercle familial. Ces deux groupes représentent
ensemble un taux de congé de non moins de 52,75
pour cent. »
Compte tenu de l’absence de traitements et des problèmes
d’argent, de surpopulation et de manque de personnel
de l’Hôpital à ses débuts, ce taux
de congé relativement élevé constitue
un hommage au professionnalisme, à la patience et à la
détermination du personnel de l’époque.
Jusqu’en 1963, tous les patients admis dans un hôpital
psychiatrique au Québec étaient tenus pour
incompétents à gérer leurs affaires.
La loi fut ensuite modifiée pour veiller à ce
que tous les patients admis soient présumés
compétents, à moins que le personnel médical
ne certifie le contraire.
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