Plusieurs arrivaient faibles et malades
Durant
les années 1890, beaucoup de patients arrivaient à l’Hôpital
en mauvaise santé physique. Pour redonner de l’élan
aux patients, le surintendant médical recommandait « des
toniques et beaucoup de nourriture faite d’aliments de
qualité: œufs et lait, huile de foie de morue,
extrait liquide de malt… ainsi que du bœuf,
du fer et du vin.» « Causes probables de l’aliénation »
Voici une liste de ce que l’Hôpital désignait
comme « causes probables de l’aliénation » entre
1890 et 1910:
|
Hommes |
Femmes |
Abus d’opium |
26 |
11 |
Abus du tabac |
2 |
0 |
Tumeur au cerveau |
2 |
5 |
Hémorragie cérébrale |
12 |
8 |
Changement de vie (ménopause) |
0 |
53 |
Déception amoureuse |
19 |
23 |
Troubles domestiques, chagrin, etc. |
55 |
136 |
Épilepsie |
70 |
42 |
Étude excessive |
19 |
18 |
Fièvre |
12 |
85 |
Peur |
13 |
140 |
Mauvaise santé générale |
67 |
14 |
Hérédité |
120 |
4 |
Blessure à la tête |
57 |
46 |
Insomnie |
8 |
11 |
Intempérance (alcool) |
195 |
12 |
Vie isolée |
3 |
5 |
Grippe |
18 |
2 |
Masturbation |
56 |
14 |
Méningite |
3 |
122 |
Règles irrégulières |
0 |
1 |
Anxiété mentale, soucis, excès
de travail |
143 |
8 |
Emploi monotone |
3 |
17 |
Irritation des ovaires |
0 |
98 |
Difficultés financières |
78 |
23 |
Accouchement |
0 |
58 |
Agitation d’ordre religieux |
19 |
2 |
Sénilité |
75 |
6 |
Insolation |
88 |
10 |
Syphilis |
86 |
6 |
Troubles utérins |
0 |
10 |
Mauvaises habitudes |
20 |
5 |
Troubles congénitaux |
79 |
64 |
Causes non identifiées |
438 |
371 |
Total |
1836 |
1558 |
Quel était le niveau d’instruction
des premiers patients du Douglas?
Selon ce profil des patients de 1892, bon nombre des patients
de l’hôpital n’avaient qu’un niveau
limité d’instruction:
Études avancées: 19 pour cent
Savent lire et écrire: 50 pour cent
Savent seulement lire: 18 pour cent
Ne savent ni lire ni écrire: 13 pour cent Une aversion aux contraintes physiques
Progressiste pour son époque, le surintendant médical,
Thomas Burgess, M.D., écrivait en 1892: « Je
suis heureux de pouvoir dire que, cette année encore,
nous n’avons eu à recourir à aucun type
de contrainte. Sans être sectaire au point de nier
la possibilité de (…) cas où il faille
recourir à la contrainte physique, il me reste à observer
un cas si violent et si dérangeant qu’il ne
puisse être géré par un traitement
charitable et juste.» La stigmatisation nuit au traitement
Le premier surintendant médical de l’Hôpital
rencontrait des familles que la peur et la honte avaient
amenées à dissimuler durant des mois, et même
des années, la maladie affectant leurs proches. Il
souhaitait que le public soit mieux informé à propos
des maladies mentales et que les personnes affectées
soient traitées plus rapidement. « Les membres
de la famille résistent énormément à admettre
l’existence de l’aliénation dans leur
famille, même si j’ai peine à comprendre
pourquoi une maladie du cerveau devrait être jugée
plus déshonorante que la consomption (tuberculose)
ou quelque autre affection physique. Mais telle est la réalité et
tant que la population ne sera pas éduquée à dépasser
cette conviction, les proches des personnes affectées
continueront à mentir à ce sujet sans
le moindre embarras. » Des nationalités diverses
L’Hôpital Douglas accueillait des patients d’origines
nationales différentes. Voici le décompte des
patients admis entre les années 1890 et 1895
Autriche |
2
|
Canada |
438 |
France |
4 |
Grande-Bretagne |
5 |
Allemagne |
133 |
Hollande |
1 |
Terre-Neuve |
1 |
Norvège |
3 |
Pologne |
4 |
Roumanie |
9 |
Russie |
56 |
Écosse |
2 |
Suède |
32 |
Antilles |
1 |
Inconnue |
7 |
|