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En 2004, le Centre de recherche de l’Hôpital Douglas a célébré son 25e anniversaire.

Profil de Samarthji Lal, M.D., F.R.C.P.C., ABPN

Profil de N.P. Vasavan Nair, M.D., FRCPC

 


Le Centre collaborateur Organisation mondiale de la santé (OMS) de Montréal pour la recherche et la formation en santé mentale collabore étroitement avec le Douglas.

La Banque de cerveaux du Centre de recherche de l'Hôpital Douglas représente l'une des deux plus importantes réserves de cerveaux autopsiés au Canada.

   
   
   
Le financement
 

La fin d’une époque
Les graphiques suivants illustrent le déclin rapide du recours à certains traitements médicaux entre 1954 et 1957 en faveur de nouveaux médicaments antipsychotiques.

 

Source : rapport annuel de l’Hôpital Douglas – 1957

Entre 1950 et 1956, l’Hôpital a pratiqué 140 lobotomies dans la salle d’opération située au deuxième étage du Pavillon Perry. Cette intervention consistait à sectionner des fibres nerveuses entre deux lobes cervicaux (le lobe frontal et le thalamus). On croyait qu’une interruption du flot d’information entre ces deux régions pouvait réduire les symptômes de grave anxiété obsessionnelle et de dépression. Malgré quelques succès, la procédure causait souvent des dommages irréversibles au cerveau des patients. Certains patients ont souffert d’une véritable désorganisation de la personnalité. La découverte des antipsychotiques a sonné le glas de cette technique.

Aucune norme à respecter
Contrairement à la rigidité des normes entourant aujourd’hui la recherche, Heinz Lehmann et ses collègues de l’Hôpital Douglas n’avaient pas à se plier à des directives formelles de recherche. Il ont expérimenté environ une douzaine de médicaments au cours des années 50 sans protocole écrit, sans critères explicites régissant la sélection des patients, sans placebos ou autres contrôles, sans permission gouvernementale et sans consentement éclairé des patients ou de leurs proches (qui se sont généralement montrés très satisfaits du traitement), et le tout, sans aide financière ou subventions gouvernementales. De 1961 à 1977, la renommée de Heinz Lehmann était maintenant si répandue qu’il a reçu de différentes organisations des subventions s’élevant à un million de dollars pour continuer ses recherches. En collaboration avec Thomas Ban, M.D., un collègue de l’Hôpital Douglas, il a mis à l’essai de nombreux médicaments antipsychotiques – dont certains se sont révélés extrêmement efficaces et sont encore utilisés aujourd’hui.

Centre de recherche: les fondateurs essaient d’abord les médicaments sur eux-mêmes
C’est finalement en 1980 que le Centre de recherche du Douglas verra officiellement le jour grâce aux psychiatres N.P. Vasavan Nair, M.D., et Samarthji Lal, M.D., qui ont mis sur pied un programme de recherche concurrentiel doté d’un budget de 200 000 $. Le Dr N.P. Vasavan Nair se rappelle, «Nous disposions de peu d’argent et de matériel – et les sujets pour des études cliniques étaient rares. Heinz Lehmann avait fait beaucoup d’essais sur lui-même. À cette époque, nous avons suivi son exemple et essayé les médicaments nous-mêmes avant de les administrer à nos patients.» En 1980, le Centre a instauré la première Banque de cerveaux au Canada et, en 1981, il est devenu un Centre collaborateur de l’Organisation mondiale de la Santé pour la recherche et la formation en santé mentale.

Les médicaments de l’esprit: « un plâtre sur une jambe brisée »
Article provenant de The Gazette, 3 janvier 1956
Une avancée extraordinaire de l’année 1955, et dans laquelle des médecins montréalais ont joué un rôle prépondérant, a été l’ampleur grandissante d’une découverte récente, les « médicaments de l’esprit ». D’abord réservés au traitement de patients d’hôpitaux psychiatriques, ces médicaments – sur lesquels de recherches menées au Verdun Protestant Hospital et à l’Allan Memorial Institute de Montréal – ont commencé, en 1955, à être prescrits à grande échelle pour la réduction de l’excitation, de la tension et de l’anxiété liées aux situations d’urgence et même aux conditions routinières de stress quotidien. Le terme « aspirine mentale » a été utilisé pour désigner ces médicaments, en laissant entendre que les psychiatres disposaient enfin d’un traitement simple qui serait aussi important et efficace dans leur arsenal que ne l’a été la pénicilline dans la maîtrise de maladies purement physiques.

Le Dr Heinz Lehmann du Verdun Protestant Hospital et un des premiers médecins nord-américains à faire un usage clinique de ces nouveaux produits, est revenu d’une rencontre internationale à Paris pour signaler qu’un des nouveaux médicaments, la chlorpromazine, avait été utilisé par des psychiatres militaires français pour permettre aux soldats de résister au stress et de maîtriser la peur durant des combats récents en Afrique du Nord. Le Dr H. Azima, de l’Allan Memorial Institute, un autre pionnier de l’utilisation de médicaments qu’il qualifie de « psycholeptiques » (c.-à-d. réducteurs de tensions psychologiques), a préparé à ce sujet un document d’information destiné aux médecins généralistes. On peut y lire ce qui suit: « Des données récentes indiquent que, dans les conditions de désordres sociaux, de panique et d’agitation, l’administration de substances psycholeptiques, soit à un leader ou aux membres du groupe, (...) aura pour effet d’accroître le pouvoir des gestion et de contrôle du leader et des membres. Il est concevable que, particulièrement dans les communautés de petite taille, les éclats de ce qu’on peut qualifier d’agitation ou d’hystérie de masse pourraient être contrôlés par l’administration de ces médicaments. »

D’autres médecins ont émis l’opinion que les médicaments en question pourraient un jour être utilisés de façon routinière pour des clients tels un patient en attente d’une opération grave, un juge présidant un procès important, un acteur pris du « trac » un soir de première ou un vendeur abordant un client « difficile ». Mais les médecins au fait de ces situations émettent des réserves. Ces médicaments, explique le Dr Azima aux généralistes, « annoncent bel et bien une nouvelle ère en thérapie psychiatrique et psychosomatique ». « Mais, ajoute-t-il, ils sont loin de constituer un équivalent de la pénicilline dans l’évolution de la psychiatrie... nous ne devrions pas laisser notre enthousiasme imprimer une vitesse indue au véhicule de notre exigence scientifique ». Ces médicaments, dit-il, n’ont pas pour effet de guérir la maladie mentale ou d’influencer la cause première de l’anxiété et de la tension. Leur principale utilité est de permettre aux gens de poursuivre normalement leurs activités, malgré une déficience de base, et d’apaiser un patient excité jusqu’au point où le psychiatre est en mesure de l’« atteindre ».

Le Dr Lehmann décrit les médicaments comme « l’équivalent d’un plâtre sur une jambe brisée. Le plâtre n’a pas d’effet direct sur la blessure, mais il permet aux processus normaux de  guérison d’avancer aussi rapidement et efficacement que possible. » Un fait dont chacun convient, c’est que la découverte de ce nouveau médicament, il y a environ trois ans, a été l’une des plus grandes réalisations du XXe siècle et que la portée de ses applications est en pleine expansion.

 
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