Combler le manque de personnel
Le jour de Noël 1910, les deux seuls médecins
rattachés à l’Hôpital sont tombés
malades. Le superintendant médical s’est retrouvé seul
pour soigner les 750 patients de l’Hôpital jusqu’à ce
que deux étudiants en médecine de l’Université McGill
sacrifient leurs vacances pour venir à son aide. Frustré par
le manque chronique de personnel, celui-ci écrivait
alors: « Il est absurde d’imaginer que deux hommes,
l’effectif autorisé par le gouvernement, peuvent
subvenir aux besoins d’une population de 750 personnes. »
Heureusement, cette même année, des professionnels
de la santé issus de la communauté, ont offert
leur aide pour améliorer la santé physique
des patients. Les patients à la charge de l’État étaient
traités gratuitement par bon nombre de spécialistes
consultants, notamment: un chirurgien, deux médecins,
un gynécologue, deux pathologistes, un neurologue,
un optométriste, un spécialiste des oreilles,
un orthopédiste et un chirurgien dentiste.
En 1913, les médecins, y compris le surintendant
médical, ne bénéficiaient d’aucune
pension de retraite: « Aucun autre groupe de scientifiques,
payés très modérément bien que
rendant des services indispensables, ne mérite autant
de bénéficier de ce traitement (…) pour
ses vieux jours. »
Améliorations des conditions de vie
Alors que Thomas W. Burgess, M.D. témoignait en 1896
des conditions de vie difficiles de certains employés
vivant sur le site de l’Hôpital, de nettes améliorations
furent entreprises des années plus tard.
1896, Thomas W. Burgess, M.D.: « Notre personnel marié souffre
beaucoup du manque de résidences sur le terrain de
l’Hôpital et nous espérons que des mesures
seront prises pour répondre à cette demande. »
1896, Thomas Burgess, M.D.: « Nous avons besoin (…)
d’un édifice distinct pour le personnel infirmier.
Les heures de travail sont longues, treize à quatorze
heures par jour, et leur travail est extrêmement épuisant.
Dormir sur les étages [dérange leur repos]
et les force à entreprendre leurs tâches matinales
dans un état déjà marqué par
la fatigue et l’irritation; une situation déplorable
tant pour les patients que pour le personnel infirmier lui-même.
« Le travail des préposés aux soins
des malades mentaux est extrêmement ardu. Nombre d’employés
talentueux et efficaces démissionnent et nous quittent
parce qu’ils ont absolument besoin de repos et de quiétude, à l’abri
des incidents irritants de la vie à l’asile.
Dans tous les hôpitaux modernes pour aliénés,
une pratique courante consiste à offrir au personnel
infirmier, pour son temps de repos, l’occasion de se
retirer de la scène du labeur quotidien. On veut aussi
rendre les résidences du personnel aussi attrayantes
que possible. On présume que le confort additionnel
découlant de tels arrangements, et la séparation
d’avec les préoccupations lassantes suscitées
par les constantes confrontations avec les patients, permettra
de les retenir plus longtemps au service, tout en contribuant à leur
assurer une meilleure santé et un meilleur
moral. »
En 1916, l’édifice du personnel fut construit
(Pavillon Dobell) pour offrir des logements séparés
au personnel infirmier et alléger les pressions liées à l’environnement
de travail.
Dans les années 1950, la plupart des cadres supérieurs
résidaient toujours sur les terrains de l’Hôpital.
En plus d’économiser le temps de trajets quotidiens,
cette pratique augmentait la sécurité en cas
d’incendie. Un système d’alarme électrique
avait été relié à plusieurs des
résidences du personnel. Lors d’une alerte,
tout le personnel se rendait rapidement au centre de contrôle
du Pavillon Perry et le plus haut gradé prenait la
direction des opérations.
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