Si j’avais été psychiatre
en chef de 1995 à 2001...
Je pourrais être un homme ou une femme et je porterais
officiellement le titre de psychiatre en chef de l’Hôpital
Douglas. Je collaborerais à la conception et à la
mise en oeuvre de notre plan stratégique 1997-2000 qui
inclurait un virage majeur vers les soins ambulatoires. Avec
l’aide d’une équipe de gestionnaires aussi
dévoués que compétents, cinq équipes
sectorielles seraient mises sur pied, nous adopterions le modèle
de gestion des cas et nos efforts seraient réorientés
du traitement des malades hospitalisés à une
réinsertion significative de nos clients dans la communauté.
À la fin de cet exercice, il nous resterait 288 places à l’Hôpital
et un réseau bien développé de services
de réadaptation psychosociale et de soutien communautaire.
De plus, l’Hôpital adopterait un plan organisationnel
avant-gardiste qui introduirait la gestion des programmes
et la gouvernance partagée et soulignerait notre engagement à l’égard
de l’approche interdisciplinaire.
Je suis psychiatre
en chef en 2006, je suis une femme et je fais partie de l’équipe dévouée
de cliniciens et de gestionnaires d’un hôpital
de 239 places qui reçoit plus de 10 000 visites par
année par des patients externes. Je n’habite
pas à la Villa Burland, présentement occupée
par le Centre McGill d’études sur le vieillissement,
mais, de mon bureau dans le Pavillon Dobell, j’en suis
venue à apprécier l’héritage et
la tradition propres à notre établissement.
Quand
je repense à mes quatre années comme
psychiatre en chef, je peux attester du maintien de la tradition
innovatrice du Douglas, avec de nouveaux programmes spécialisés
assurant des volets clinique, de recherche et d’enseignement,
de nouveaux centres d’excellence pour la recherche,
de nouvelles initiatives d’enseignement et de formation,
de nouvelles méthodes de prestation de soins et de
services et de nouvelles collaborations avec des partenaires
communautaires, universitaires et ministériels. Et,
comme si tout cela ne suffisait pas, je constate le nombre
record de distinctions honorifiques et d’accolades
professionnelles décernées à notre personnel.
Comment
pourrais-je faire autrement qu’être
fière d’un établissement qui a su embrasser
le changement durant 125 ans pour soigner et guérir
certaines des personnes les plus vulnérables de notre
société? J’éprouve un sentiment
de parenté avec ces gens qui, à travers toutes
les difficultés, ont travaillé fort avant moi
pour améliorer la qualité des soins et chercher
de nouveaux traitements pour les personnes souffrant de maladies
mentales. Je réalise aujourd’hui que les défis
qui m’attendent ne sont pas supérieurs à ceux
qu’ils ont pu surmonter. Je sais aussi que je dispose
de plus d’outils que jamais pour prolonger la tradition
du Douglas : prendre soin des gens, en demeurant ouverts
d’esprit.
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